Mise à jour le 21 juin 2022
Un article de CNN Health du 20 mars 2020 explique comment -et surtout pourquoi – les virus se transmettent de la chauve-souris à l’homme.
Des scientifiques, dont Andrew Cunningham, professeur d’épidémiologie de la faune sauvage à la Société Zoologique de Londres, expliquent les phénomènes suivants :
La chauve-souris héberge naturellement un certain nombre d’agents pathogènes, dont des coronavirus. Actuellement, il n’est pas encore prouvé que le Covid19 vient des chauves-souris, faute d’avoir pu les tester, mais la suspicion reste forte. La chauve-souris est le seul mammifère volant. Cette activité physique intense, marquée par des pics de température pendant le vol et la quête de nourriture, a conduit son système immunitaire à se spécialiser. Les pathogènes se sont adaptés à ces pointes de température pour résister.
Tant qu’il n’y a pas de contamination inter-espèces, tout va bien. Mais quand la contamination touche l’homme, le mécanisme naturel de défense de l’homme que constitue la fièvre, ne suffit pas à éliminer un pathogène capable de supporter de fortes températures.
Pourquoi et comment la contamination touche-t’elle l’humain ?
Tout simplement par effet de débordement zoonotique causé par l’activité humaine. La déforestation et la chasse stresse la chauve-souris outre-mesure, entraînant une infection de l’animal qui excrète en masse les pathogènes qu’il héberge. Et bingo !!!
Si la chauve-souris excrète ses pathogènes sur d’autres animaux vivants (par exemple dans un marché) et sur les humains qui voisinent ces animaux, la transmission inter-espèces démarre.
En ajoutant à cette contamination, la vitesse des transports, on a une pandémie là où dans le passé on aurait peut-être une épidémie localisée.
Deux leçons que l’humanité doit tirer – et rapidement de préférence
Les chauves-souris ne sont pas responsables de la pandémie. Elles risquent même de nous apprendre comment réagir à ces pathogènes
Notre mode d’interaction avec le milieu naturel (déforestation, chasse et transports rapides) est le seul facteur de transformation d’une épidémie en pandémie. C’est la première fois que les dommages causés à l’environnement tuent aussi vite des humains. Et faute d’action rapide, cela risque de se reproduire car il y a encore des milliers de virus à découvrir dans les populations animales, avec lesquelles nous interagissons de plus en plus en dégradant les habitats naturels.
Le mot de la fin revient à Kate Jones, de la chaire d’écologie et de biodiversité à University College de Londres :
« Il n’est pas bon de transformer une forêt en zone agricole sans comprendre l’impact sur la séquestration du carbone, le risque d’inondations et la survenance de maladies«