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Que d’algues, que d’algues!!

Mise à jour le 21 juin 2022

Sortie découverte des algues samedi 18 mai

35 personnes ont participé à la sortie sur les algues animée par Isabelle Mussio, algologue à l’Université de Caen.

Le groupe au complet

La sortie a débuté sur l’épi où se développent un gazon d’algues fines vertes (entéromorphes) et quelques individus de Fucus spiralis. Sur l’épi se trouvent également quelques pieds de l’algue rouge Porphyra, plus connue sous le nom de Nori. Plus bas sur l’estran seuls les secteurs de platiers rocheux sont favorables à la fixation des algues et diverses espèces peuvent être observées dans les trois groupes d’algues (algues vertes, rouges et brunes). Une large ceinture de Fucus serratus, algue brune des plateaux de fruits de mer et des bourriches d’huîtres avec Fucus vesiculosus (plus rare sur notre estran) est bien visible. Elle marque le niveau de la mi-marée.

Algue laminaire

On peut y observer l’algue rouge Chondrus crispus (ou Pioca), avec sa forme hémisphérique rappelant les bonnets de bain des années 60, les ulves vertes ou laitues de mer, l’algue rouge palmée (Palmaria palmata ou Dulse) et les premières laminaires sucrées (Saccharina latissima ou Kombu) dont les champs se localisent en dessous des plus basses mers (niveau infra-littoral). On trouve dans les secteurs sablo-vaseux et toujours en eau les longs cordons de l’algue rouge Gracilaria gracilis. Mais ce qui a le plus surpris, c’est l’ampleur des champs de sargasses, algues brunes pouvant atteindre plusieurs mètres de long, qui explosent en recouvrant les platiers sur de grandes surfaces. Cette algue japonaise introduite avec l’importation de naissains 

Sargasse

d’huîtres japonaises au début des années 70s semblait s’être intégrée dans la flore algale après une phase invasive. L’épisode de cette année montre qu’elle est encore capable de dynamique explosive.

Les algues sont utilisées dans l’alimentation humaine avec une consommation importante par les asiatiques sous forme de légumes. Nous avons observé l’algue rouge Porphyra que les asiatiques produisent d’abord en bassins puis en mer pour la confection des sushis (feuilles de Nori). En France, les algues sont avant tout exploitées pour leurs gélifiants (carraghénanes, agar-agar et alginates) identifiables dans les ingrédients de nombreux produits dont les crèmes desserts, glaces, plats cuisinés…. mais aussi dans l’industrie pharmaceutique, nutraceutique et cosmétique (dentifrices par ex…) sous les codes E401 à E 405 pour les alginates, E406 pour l’agar-agar et E407 pour les carraghénanes. Les algues sont également exploitées dans le domaine de l’agrofourniture en tant que produits phytosanitaires, engrais ou aliments pour bétails.

Certaines espèces d’algues de nos côtes sont comestibles et autorisées pour la consommation humaine mais elles absorbent sur toute leur surface les éléments chimiques de l’eau de mer qui dans la baie de Seine comprennent des éléments polluants.


L’hiver 2018-2019, un des plus doux depuis 1900

Mise à jour le 21 juin 2022

Le climat se dérègle allègrement.

Cette petite infographie fournie par Statista vous permettra de percevoir la tendance.Infographie: L'hiver 2018-2019 se classe parmi les hivers les plus doux depuis 1900 | Statista Vous trouverez plus de infographies sur Statista

Sans faire de mauvais jeu de mots : Ça fait froid dans le dos.


Survivre à une extinction de masse pour disparaitre à la suivante ?

Mise à jour le 21 juin 2022

Alerte à la 6ème extinction !

La cinquième extinction animale (65 millions d’années – Crétacé – tertiaire) a vu disparaitre les grands dinosaures. Les oiseaux (de la famille des dinosaures), les crocodiliens et les insectes ont survécu. Tout sur les cinq extinctions ici.

Une méta-étude, parue dans Biological Conservation,  compile 73 études de terrain sur les évolutions de populations d’insectes. Ils avaient survécu à la cinquième extinction, disparaitront-ils à la sixième ?

Faits

41 % des espèces d’insectes sont sur le déclin et un tiers d’entre elles sont menacées d’extinction.
Le taux de diminution des populations d’insectes est huit fois plus rapide que celle des populations de mammifères, d’oiseaux ou de reptiles.
Avec une diminution de 2,5% par an, il faudra moins d’un siècle pour une extinction totale.

Causes

La principale : la disparition des habitats naturels du fait de la conversion à une agriculture intensive.
Viennent ensuite la pollution par l’agro-chimie, l’apparition d’espèces invasives et (ou en cause  ) le dérèglement climatique.

Conséquences

A vous de deviner ce qui va se passer quand les pollinisateurs auront disparu, que les insectivores n’auront plus rien à se mettre dans le bec ou la gueule…..

Illustration

Infographie: Le déclin massif des insectes menace les écosystèmes | Statista

 


La mer a des bleus à sa faune

Mise à jour le 21 juin 2022

Moins c’est gros, plus c’est toxique

Un nettoyage de plage efficace ce matin de février.

Oui, mais non.

Oui, Une vingtaine de volontaires ont profité d’un soleil radieux pour retirer plus d’une vingtaine de kilos de déchets ce matin. Tout ce qui est enlevé de la plage ne repartira pas à la mer se fractionner en mini déchets puis en micro-particules.

Non, car une étude parue récemment et insuffisamment relayée, à mon avis, montre où est le véritable danger pour les poissons.

L’iconographie, ci-dessous tirée de l’étude, en anglais ici, montre le résultats du contenu de l’estomac de 50 mammifères échoués sur les côtes britanniques.

En a – la taille des micro-plastics retrouvés dans ces pauvres bêtes. (no comment)
En b – la répartition par couleur de ces microparticules : Le bleu l’emporte à 42%, suivi du noir (26%). Les mammifères avalent surtout des plastiques de ces deux couleurs. Ce sont donc les premiers déchets à repérer et à éliminer en urgence.
En d – A 61% on trouve du nylon – filets, bouts, fil à pêche – suivi à égalité du PET poly(téréphtalate d’éthylène) utilisé, entre autres,  pour les bouteilles de boissons gazeuses – et du polyester (fibres Tergal, Dacron, etc.)
En c – un comparatif fibre versus fragments selon la taille (no comment)

Micro plastics dans le ventre de mammifères marins échoués sur les côtes britanniques (Nelms – 2019)

Ne nous décourageons pas à la lecture de cette étude :

  • Tout déchet qui ne repart pas dans l’océan est une source d’empoisonnement de moins.
    Augmentons nos efforts pour retirer les petits fragments avant qu’ils ne se transforment en micro-particules : des morceaux de bouts de 3 cm sont aussi dangereux, si ce n’est plus, que des morceaux dix à vingt fois plus gros.
  • N’hésitons pas à viser tout ce qui est bleu, vert ou noir.

Avec les efforts de chacun, il est encore temps de sauver les océans.

Merci à tous les volontaires qui ont donné de leur temps ce matin. Et au mois prochain.