Category Archives: faune

Imidacloprid vs Bees

Les néonicotinoides réduisent le dévelopement cérébral des bébés abeilles

Une étude publiée le 4 mars 2020 dans la revue britannique The Royal Society Publishing – Biological sciences (revue à comité de lecture) présente un résultat préoccupant.
L’imidacloprid (un néonicotinoide) entrave le développement cérébral des abeilles pendant leur stade larvaire et leurs premiers jours de développement. Les abeilles butineuses introduisent le toxique dans la ruche avec le nectar qu’elles rapportent. L’article (texte intégral en anglais ici) détaille les expériences menées pour aboutir à cette conclusion.

Plus en détail, les chercheurs ont testé les capacités d’apprentissage de populations d’abeilles exposées au néonicotinoide à divers stades de leur développement. Les abeilles exposées au produit répondent moins bien qu’une population témoin, protégée du produit. Elles ont significativement de plus grosses difficultés d’apprentissage que la population témoin. Cela les rendra moins efficaces et met en péril la survie d’une ruche.

Les chercheurs ont aussi procédé à des tomographies du cerveau des abeilles pour découvrir si des zones étaient impactées.
Ils ont constaté qu’une des cinq zones étudiées (calyces lobe) était significativement plus petite que dans la population témoin. Les autres zones n’étaient pas significativement réduites, même si elles l’étaient quelques peu.

En conclusion (je résume)

  • sur la population témoin, plus le lobe calycal est gros meilleur est l’apprentissage,
  • sur les populations intoxiquées, le handicap d’apprentissage est indépendant de la taille du lobe calycal,
  • quelle que soit la période d’exposition des abeilles (larves ou jeunes adultes) au produit, et la durée d’exposition, les trois premiers jours du stade adulte, (quand les abeilles apprennent leur comportement d’abeilles) sont critiques. Une exposition au néonicotinoide dans cette fenêtre est suffisant pour handicaper définitivement leur apprentissage.
  • les abeilles handicapées ne récupèrent jamais au cours de leur vie les capacités perdues,
  • on commence à comprendre pourquoi les colonies d’abeilles diminuent de taille trois semaine après avoir été exposées aux néonicotinoides dans la nature.

Ce que dit Wikipédia de l’imidaclopride


Castors

Des castors pour lutter contre les inondations

Castors ou inondations ?

Une étude récemment publiée par l’université d’Exeter révèle le rôle que les castors peuvent jouer dans la réduction des inondations.
Même si la réintroduction des castors dans la rivière Otter (Devon) a causé quelques soucis localement à des fermiers et des propriétaires terriens, l’étude constate que quatre ans après la réintroduction d’un couple de castors, les risques d’inondations du village d’East Budley ont été sensiblement réduits. Le couple originel a laissé la place à huit familles de castors.

En amont d’East Budley les castors ont construits six barrages successifs régulant ainsi les niveaux de la rivière. De plus il apparait que l’action des castors améliore la qualité des eaux en accroissant le filtrage des engrais, des lisiers etc. Les populations d’amphibiens et de poissons se sont accrues (+37%) dans les zones des barrages. Les chercheurs ont pu constater que les truites remontaient la rivière et sautaient les barrages.

Au final les bénéfices environnementaux sont largement supérieurs aux coûts occasionnés, même si les bénéficiaires de cette évolution ne sont pas nécessairement les mêmes que ceux impactés par les coûts.

Plus de détails (en anglais) dans cet article..

Et l’étude in extenso (et toujours en anglais)


Gravelots à collier interrompu, le retour

De nouveau, les gravelots ont installé leurs nids sur la plage, surtout entre Hermanville et Colleville. Il y en a 5 ou 6. Les nids ont été repérés et  protégés par un balisage large, au milieu duquel, avec de bons yeux  ou une paire de jumelles, , on finit par les repérer, immobiles et attentifs.

oui, il faut vraiment de bons yeux.

Mais avec un bon zoom, voilà ce qu’on peut voir:

Ils sont protégés, et des panneaux explicatifs nous donnent quelques informations sur ce petit limicole.

Si vous voulez en savoir plus, le site www oiseaux.net est riche en informations simples et accessibles.


Survivre à une extinction de masse pour disparaitre à la suivante ?

Alerte à la 6ème extinction !

La cinquième extinction animale (65 millions d’années – Crétacé – tertiaire) a vu disparaitre les grands dinosaures. Les oiseaux (de la famille des dinosaures), les crocodiliens et les insectes ont survécu. Tout sur les cinq extinctions ici.

Une méta-étude, parue dans Biological Conservation,  compile 73 études de terrain sur les évolutions de populations d’insectes. Ils avaient survécu à la cinquième extinction, disparaitront-ils à la sixième ?

Faits

41 % des espèces d’insectes sont sur le déclin et un tiers d’entre elles sont menacées d’extinction.
Le taux de diminution des populations d’insectes est huit fois plus rapide que celle des populations de mammifères, d’oiseaux ou de reptiles.
Avec une diminution de 2,5% par an, il faudra moins d’un siècle pour une extinction totale.

Causes

La principale : la disparition des habitats naturels du fait de la conversion à une agriculture intensive.
Viennent ensuite la pollution par l’agro-chimie, l’apparition d’espèces invasives et (ou en cause  ) le dérèglement climatique.

Conséquences

A vous de deviner ce qui va se passer quand les pollinisateurs auront disparu, que les insectivores n’auront plus rien à se mettre dans le bec ou la gueule…..

Illustration

Infographie: Le déclin massif des insectes menace les écosystèmes | Statista