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SDHI – Le rapport du Sénat

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Mise à jour le 21 juin 2022

Le Sénat a tenu en janvier et février 2020 une commission d’enquête sur les SDHI (Inhibiteurs de la Succinate DésHydrogénase), utilisés en agriculture dans certains fongicides. La question soulevée rappelle par certains aspects les débats autour du glyphosate.
La partie du texte ci-dessous en bleu est un copier-coller du début dudit rapport.

Au printemps 2018, un groupe de chercheurs menés par Pierre Rustin, directeur de recherche au CNRS, responsable des équipes Inserm travaillant sur les maladies mitochondriales à l’hôpital Robert-Debré (Paris), a montré que les inhibiteurs de la SDH ne sont pas spécifiques de l’enzyme de champignons, mais qu’ils peuvent également inhiber les enzymes humaine, de l’abeille et du ver de terre. Une alerte sanitaire a été émise auprès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), élargie ensuite par voie de presse.

Après avoir fait réaliser une expertise collective de l’alerte, l’ANSES a conclu que les éléments apportés par les travaux de ce groupe de chercheurs ne remettaient pas en cause l’évaluation du risque inhérent à cette classe de molécules –évaluation qui a été réalisée dans le cadre réglementaire de l’autorisation de mise sur le marché et qui consiste à examiner le risque sur la santé humaine, du consommateur comme de l’exploitant agricole, et sur l’environnement, associé à ces molécules.

Ce désaccord entre les chercheurs du CNRS et l’ANSES a conduit à une commission d’enquête chargée de comprendre le problème et tenter de situer où étaient les risques.
Cette commission menée par Gérard Longuet et Cédric Vilani vient de déposer son rapport et ses conclusions sur le site du Sénat.

Vous trouverez ci dessous le rapport complet afin de vous permettre de vous forger un avis personnel.


Eolien Mer Normandie – Reprise du débat

Mise à jour le 21 juin 2022

En application des règles liées à la suspension des activités pendant la période d’urgence sanitaire, le débat public portant sur le projet Eolien Mer Normandie était interrompu.

Mentionnons qu’une décision parue au Journal Officiel de la République Française (JORF n°0142 du 11 juin 2020 – texte n°85) indique que le débat public reprend du 15 juin au 19 août 2020.

Normands intéressés par le sujet, vous pouvez faire entendre votre voix en participant à ce débat.
• La page d’accueil de la plateforme du Débat Public
• La page d’entrée pour y participer
Maintenant c’est à vous de jouer…


PM2,5 et Pollution

PM 2,5 : l’ennemi silencieux

Mise à jour le 21 juin 2022

PM2,5, c’est le petit nom que la littérature anglo-saxonne donne aux particules fines d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres (ou microns pour les plus vieux d’entre nous)

La taille réduite de ces particules en suspension dans l’air, est qu’elles peuvent voyager aisément à l’intérieur du corps humain. Jusque là, rien de nouveau.

Mais des études récentes tendent à démontrer que ces PM2,5 ne s’en prennent pas seulement à nos poumons.
Elles s’en prennent aussi à notre cerveau par deux voies :
• elles rejoignent le cerveau en franchissant la paroi des artères et des veines
• elles passent aussi du nez au cerveau en cheminant via les nerfs olfactifs jusqu’au bulbe olfactif.

Première découverte : une étude de Lilian Caldern-Garcidueas (Univ. du Montana) menée au début des années 2000 sur 40 chiens errant dans les zones les plus polluées de Mexico City a montré qu’ils avaient des pathologies de type Alzheimer dans leur cerveau. Elle a donc poussé la recherche sur les populations humaines de ces zones et a découvert dans le cerveau de jeunes enfants des amas de protéines associées à la maladie d’Alzheimer. En 2008, elle écrivait : « L’exposition à la pollution atmosphérique doit être considéré comme un facteur de risque d’Alzheimer » . Des études complémentaires menées par des toxicologues sur des animaux exposés à une forte pollution ont montré que les PM2,5 atteignaient le cerveau, certaines contenant des neurotoxiques comme le manganèse !

Mieux encore une étude de 2018 publiée de le British Medicine Journal portant sur 131.000 londoniens de 50 à 79 ans a conclu que ceux exposés à de forts taux de pollution atmosphérique étaient les plus à même de développer la maladie d’Alzheimer.
Une autre étude, menée par l’Université de Toronto sur 6,6 millions de résident de l’Ontario a montré que ceux qui vivaient à moins de 50 m d’une route à fort trafic avaient une probabilité de développer une démence de 12% plus élevée que ceux vivant à plus de 200 m des mêmes routes.

Pour comprendre les relations de cause à effet entre PM2,5 et Alzheimer, dont certaines causes seraient génétiques, les scientifiques se tournent vers l’expérimentation animale. Des études (Université du Nord Dakota 2015 – Cedar-Sinai Medical Center Los Angeles 2018) montrent que les PM2,5 contenant des métaux lourds altèrent le comportement de certains gènes, déclenchant des cancers et des maladies neuro-dégénératives.

Mais terminons sur une note positive.
Il existe deux axes pour contrer ce phénomène sournois :
• Socialement, une lutte efficace contre la pollution par une réglementation de plus en plus stricte donne des résultats probants sur le long terme.
• Individuellement, l’exercice physique régulier, en accroissant le débit sanguin dans l’organisme (cerveau compris) et en stimulant les niveaux des protéines qui favorisent la croissance et l’entretien des cellules du cerveau permet de combattre cet ennemi insidieux que sont les PM2,5

Sources Scientific American, 322, May 2020, pages 42-47

Lien vers l’article (pour les abonnés) en anglais

Voir aussi
Alzheimer’s Disease and Alpha-Synuclein Pathology in the Olfactory Bulbs of Infants, Children, Teens and Adults ≤ 40 Years in Metropolitan Mexico City: APOE4 Carriers at Higher Risk of Suicide Accelerate Their Olfactory Bulb Pathology. L. Calderón-Garcidueñas et al. in Environmental Research, Vol. 166, pages 348–362; October 2018

Particulate Matter Air Pollution, Physical Activity and Systemic Inflammation in Taiwanese Adults. Z. Zhang et al. in International Journal of Hygiene and Environmental Health, Vol. 221, No. 1, pages 41–47; January 2018.

Particulate Matter and Episodic Memory Decline Mediated by Early Neuroanatomic Biomarkers of Alzheimer’s Disease. D. Younan et al. in Brain, Vol. 143, No. 1, pages 289–302; January 2020.


La mer de Kara fond

Toujours plus chaud !

Mise à jour le 21 juin 2022

La mer de Kara fond !
Non, ce n’est pas un coup de soleil sur le carafon qui produit ce type de phrase. Bien au contraire. C’est une alerte météorologique tristement sérieuse qui remonte (de façon récurrente malheureusement).

Vendredi 22 mai 2020, il a fait 25,4° C au nord du cercle arctique. C’est à dire qu’il a fait 25,4° C de plus que la moyenne habituelle pour le mois de mai et pour la région. Toute la zone au nord du cercle arctique est touché par cette vague de chaleur, chaleur due à la conjonction de deux phénomènes :
• la concentration du vortex polaire au dessus du pôle
• une faiblesse de l’albédo qui, en limitant la réflexion des rayons du soleil, favorise le réchauffement des sols.

Conséquence : la mer de Kara a déjà commencé à fondre avec quelques semaines d’avance (voir illustration).

Impossible de dire si cela se traduira chez nous par une canicule, mais on peut parier que les incendies en Sibérie vont reprendre de plus belle et libérer des volumes important de méthane. Pour mémoire, le méthane (CH4) est un gaz à effet de serre vingt fois plus puissant que le CO2.

Plus de détails ici