Les néonicotinoides réduisent le dévelopement cérébral des bébés abeilles
Category : faune flore information
Mise à jour le 21 juin 2022
Une étude publiée le 4 mars 2020 dans la revue britannique The Royal Society Publishing – Biological sciences (revue à comité de lecture) présente un résultat préoccupant.
L’imidacloprid (un néonicotinoide) entrave le développement cérébral des abeilles pendant leur stade larvaire et leurs premiers jours de développement. Les abeilles butineuses introduisent le toxique dans la ruche avec le nectar qu’elles rapportent. L’article (texte intégral en anglais ici) détaille les expériences menées pour aboutir à cette conclusion.
Plus en détail, les chercheurs ont testé les capacités d’apprentissage de populations d’abeilles exposées au néonicotinoide à divers stades de leur développement. Les abeilles exposées au produit répondent moins bien qu’une population témoin, protégée du produit. Elles ont significativement de plus grosses difficultés d’apprentissage que la population témoin. Cela les rendra moins efficaces et met en péril la survie d’une ruche.
Les chercheurs ont aussi procédé à des tomographies du cerveau des abeilles pour découvrir si des zones étaient impactées.
Ils ont constaté qu’une des cinq zones étudiées (calyces lobe) était significativement plus petite que dans la population témoin. Les autres zones n’étaient pas significativement réduites, même si elles l’étaient quelques peu.
En conclusion (je résume)
- sur la population témoin, plus le lobe calycal est gros meilleur est l’apprentissage,
- sur les populations intoxiquées, le handicap d’apprentissage est indépendant de la taille du lobe calycal,
- quelle que soit la période d’exposition des abeilles (larves ou jeunes adultes) au produit, et la durée d’exposition, les trois premiers jours du stade adulte, (quand les abeilles apprennent leur comportement d’abeilles) sont critiques. Une exposition au néonicotinoide dans cette fenêtre est suffisant pour handicaper définitivement leur apprentissage.
- les abeilles handicapées ne récupèrent jamais au cours de leur vie les capacités perdues,
- on commence à comprendre pourquoi les colonies d’abeilles diminuent de taille trois semaine après avoir été exposées aux néonicotinoides dans la nature.